
Jonetsu 2025, une convention à taille humaine ?
Bonjour ou bonsoir à vous. Avant les gros dossiers qui vous attendent dans les semaines qui viennent sur ce blog, pourquoi ne pas reprendre les bonnes habitudes avec un sujet assez léger et plutôt tranquille ? Alors dites-moi, les conventions, ça vous parle ? Japan Expo, Japan Tours, Cartoonist, Epitanime, Chibi Amiens, votre petite convention à perpette les oies que personne ne connaît, on est sans doute beaucoup à en avoir fait, y compris des personnes totalement désintéressés par l’animation japonaise ou l’animation en général. C’est pas grave, chacun ses goûts d’ailleurs, mais ce n’est pas de ça dont il est question aujourd’hui.
En effet, habitués aux conventions de taille assez importante comme Japan Expo, avec ses 140km² d’espaces à ne plus finir et jusqu’à 255 000 personnes comme l’année dernière, où j’ai pu aller à de nombreuses reprises, en tant que visiteur mais aussi une fois en tant qu’accrédité presse, j’avais envie de changer d’air et de tenter autre chose cette fois-ci, avec un évènement à taille plus humaine. C’est chose faite le trois mai dernier avec Jonetsu, une petite convention qui se déroule chaque année sur un week-end à Bourg-la-Reine, au sud de Paris, niché dans 2 bâtiments différents, avec des stands commerciaux, les stands d’artistes indépendants, une scène avec des activités, et un espace de conférence fort sympathique, pour suivre les propos tous aussi intéressants des invités et interlocuteurs venus spécialement pour l’occasion. Au menu des passionnés, des passionnés et des passionnés, sur « la convention de la PASSION ». Cela dit, en y allant pour la première fois, j’étais venu avec certaines attentes, que je vous propose d’analyser ensemble, à côté d’un petit retour sur ce que j’ai aimé et moins aimé en allant là-bas.
I. Quésaco que Jonetsu ou pourquoi je suis allé me perdre là-bas ?
Mais c’est vrai ça, je ne vous ai même pas parlé de ce que c’était que Jonetsu ? Tout juste, résolvons cela sans plus attendre, eh bien c’est une petite convention qui se déroule chaque année à Bourg-la-Reine, au s…eh mais attendez, ça je l’ai déjà dit !
Hmm hmm, Jonetsu donc…c’est une convention qui est née en 2015, à l’initiative de l’association Nijikai crée la même année, afin de proposer selon eux « centrée sur l’explication et la pédagogie » tel qu’affichée sur leur site internet. Contrairement à Japan Expo, qui est géré par une entreprise à but lucratif, Sefa Event, Jonetsu se veut comme une convention associative, dans l’esprit des premières conventions d’animés nées durant les années 90 dans notre beau pays des croissants et du béret. Cette ambition d’explication et de pédagogie autour de la pop-culture japonais, avec des acteurs importants du milieu du manga et de l’animation qui interviennent ponctuellement là-bas, fût remarqué dès la première édition, baptisée « Jonetsu 1.0 » avec une conférence sur les enjeux autour du simulcast où intervenait Olivier Fallaix, alors responsable du développement de Crunchyroll sur le marché français, et Kevin Stocker, traducteur indépendant. Cet aspect a pu être développer davantage au fil des ans par Nijikai, « Jonetsu 3.33 » en 2019 proposant un premier invité étranger, Mario Hirasaka.

La convention se veut également attentive des créateurs et créatrices, en leur proposant une convention « propice à la création » avec des espaces agréables et conviviaux (nous y reviendront). Sur cet aspect là, difficile d’en dire plus, étant donné que je n’ai pas eu l’occasion, au cours de la réalisation de cette article, d’avoir des témoignages d’acteurs du milieu, en positif comme en négatif, sur ce sujet. Je peux toutefois noter que des éditeurs et des associations sont restés fidèles à l’évènement au fil des ans pour une grande partie d’entre eux, le forum Thalie par exemple qui est présent depuis la première année, les éditeurs ChattoChatto depuis Jonetsu 3.33, sans oublier Nazca. On peut aussi rajouter le cas récent de Naban, dont il faudra que j’écrive quelque chose sur eux un de ces jour dans ces colonnes, qui était présent l’année dernière pour Jonetsu 666 et qui ont renouvelé l’expérience cette année, avec qui plus est une conférence auxquels le fondateur et cogérant de l’entreprise a participe, et sur lequel je compte revenir plus loin d’ailleurs.
Pour ce qui est de la situation géographique de la convention, comme je disais précédemment, depuis Jonetsu 3.33, celle-ci se déroule dans deux bâtiments assez proches l’un de l’autre, dans la même rue de Bourg-La-Reine à quelques centaines de mètres près. Il y a, d’un côté, Les Colonnes, une salle multimodale de 645m² où sont organisés les stands éditeurs et artistes, ainsi qu’un petit espace d’activités. C’est là que l’on peut discuter tranquillement, le nombre de personnes présente aidant, avec des artistes passionnés et des éditeurs, tandis que l’espace activité, enclavé à côté de ces stands, est utilisée pour des quizz, ou des activités très vocales comme le karaoké, ce qui n’est pas sans poser problème d’ailleurs, on va y revenir aussi. Toutefois, pour les conférences, ainsi que les dédicaces, celles-ci se déroule dans l’autre bâtiment, l’Agoreine, qui est une salle de théâtre qui est, elle aussi, assez polyvalente. Les deux bâtiments ont comme avantage notable de se trouver à proximité de la gare du RER B, ce qui facilite assez aisément les déplacements pour ceux qui viennent en transport en commun. Un parking à plusieurs étages est aussi présent à proximité, pour ceux qui viennent en voiture pour l’évènement.

Ce petit point de géographie étant établi, je peux désormais revenir sur mes attentes, mais aussi les inquiétudes que j’ai pu avoir, en réservant le ticket quelques jours avant, puis en prenant les transports en commun pour me rendre sur place. Premièrement, une chose qui peut paraître assez facile à dire, voire même caricaturale, mais je partais avec cet apriori que qui dit conférence à taille humaine dit moins de personnes. Moins de personnes, Moins d’intérêt. Moins d’intérêt, …moins d’intérêt. C’est sûr que je m’attends pas à recevoir une dédicace de Yoshiyuki Tomino ou même Hideaki Anno en allant là-bas, cela dit, j’avais peur tout de même de m’ennuyer au bout d’un certain temps passer à visiter les lieux. Je craignais notamment de faire en réalité le tour de ce qui était proposé en une seule matinée, en dehors des conférences, où j’étais certain que je serais intéressé par ce qui serait dit. Une autre inquiétude que je m’étais fait dans ma tête sur Jonetsu, découlait qu’à mon sens, la taille humaine de la convention ferait que certaines activités soient mises ensemble dans un même endroit par manque de place, notamment comme le montre la carte concernant Les Colonnes, là où ils ou elles auraient eu besoin de plus d’espaces pour éviter de déranger les autres stands. En contrepartie de ces défauts, j’étais convaincu que la taille humaine de la convention me permettrait d’avoir des discussions plus agréables avec des visiteurs, notamment des personnes que je connais moins, pour discuter de leurs parcours, de leurs aventures et de ce qu’il les ont amené à venir ici. Je m’attendais aussi à trouver un espace de détente où me reposer éventuellement si besoin était, comme par exemple après avoir chanté comme une casserole sur un karaoké et m’être cassé la voix. Je pensais aussi avoir le temps de discuter posément avec des acteurs du milieu du manga, notamment des éditeurs, pour évoquer leur situation, à l’heure où le marché ralentit et diminue quelque peu (mais loin de ce que peut raconter de manière catastrophée, et avec pas mal d’erreurs, n’est-ce pas BFMTV), avec la baisse de la somme alloué au Pass culture notamment.
C’est donc avec ces différents éléments en tête que je suis allé à Jonetsu, et que sans surprise, j’ai beaucoup apprécié la convention et la façon dont celle-ci a été organisé. Au point de la recommander chaudement ? Avant cela, il serait peut-être temps de dérouler l’ensemble de ce qui s’est passé durant cette convention.
II. Alors Jonetsu ? C’était comment ?
Alors…par où commencer ? Bah déjà niveau transport, je n’ai pas relevé de soucis particulier pour me rendre à la convention. Le RER B, moyen le plus rapide d’atteindre Bourg-La-Reine, était bondé certes, mais c’est le RER B, rien d’étonnant, et dans la rue de la gare, la direction vers la convention est parfaitement balisé, notamment par des petites pancartes placé judicieusement par-ci par-là, ce qui est très appréciable, notamment pour le nouveau venu comme moi qui vient de nulle part et ne sait pas où l’entrée se trouve et ça m’éviter de sortir Google Maps.
Étant arrivé un peu en avance, à 9H45 à Les Colonnes alors que la convention ouvrait à 10H, passage obligé pour récupérer le ticket d’entrée, j’ai eu droit à une petite file d’attente forcément, et à part scroller sur mon téléphone en attendant l’ouverture, rien de bien méchant. Ouverture des sacs à l’entrée forcément, on montre bien le ticket qu’on a préacheté, et hop, nous voici entrer dans la convention, avec un joli bracelet qui nous sert de ticket d’entrée et de sortie. A l’intérieur de la salle multimodale, les stands des différents éditeurs, j’ai regardé vite fait certains stands artistes, que j’ai trouvé plutôt réussi, et je suis vite repartie vers l’Agoreine pour ne surtout pas rater la conférence sur les visuals novels bien sûr, non sans avoir pris un autre ticket, cette fois-ci pour les dédicaces. Concernant la première conférence de 10H30, celle-ci était présenté par Pierre Bancov, traducteur freelance, qui a bossé notamment sur les versions françaises de Pokémon Noir et Blanc et The Legend of Zelda – Twilight Princess, mais qui a aussi été auto-éditeur de VN, en ayant publié chez nous Higurashi sous le titre Le sanglot des cigales. La conférence avait donc tout pour me plaire. Les différents intervenants sont revenus sur l’histoire des visuals novels au Japon, les coulisses derrière leurs créations, le pic de popularité, l’exportation en Occident, etc…, le tout, avec le témoignage des uns et des autres qui permettaient de mettre en perspective les choses par rapport à la situation d’aujourd’hui, où il existe des moteurs graphiques conçus spécialement pour le développement de VN.

Mais hélas, quand cette conférence passionnant pris fin à 12H, et qu’arrivait la conférence sur les mangas patrimoniaux, je me rendis compte de quelque chose d’extrêmement déplaisant. En effet, la dédicace que j’avais prise pour Yoshihiro Miyajima, le réalisateur de la série Dungeon Meshi (Gloutons et Dragons en VF) était à 12H30, ce qui faisait que je devais rater tout ou partie de la conférence, auquel intervenait Christophe Geldron, grand homme de l’animation japonaise en France, ayant travaillé avec Déclic Images, Rouge Citron Productions, et qui, aujourd’hui, est devenu le gérant de Naban, et Jean Philippe Dubrulle, monsieur Gundam en personne, qui a rejoint puis pris la relève de Jun-Ichi Takeda sur les traductions françaises de Gundam (et qu’on reparlera sans doute bientôt dans ses colonnes d’ailleurs, je dis ça je dis rien). Dans tous les cas, je fis le choix de la raison, la dédicace, dans la mesure où je savais que Jonetsu prévoyait de rediffuser la conférence sur leur chaîne YouTube à l’avenir, et que du coup, ce que je ne pouvais pas voir pourrait être rattrapé.
Cela fait, je pris un petit temps, une bonne heure, pour me reposer, et manger quelque chose (je n’ai d’ailleurs pas pu prendre un de ses merveilleux sandwich poulet dont les bénévoles sont si fier, désolé à eux), avant de poursuivre ma route sur la convention l’après-midi, ponctué par quelques discussion avec Jean-Philippe Dubrulle et Christophe Geldron où le sujet du doublage n’était jamais très loin, gné hé hé. Pour m’accompagner également durant ces heures restantes, quoi de mieux que d’écouter Aya Suzuki, une animatrice japonaise qui a travaillé à la fois sur des films d’Hayao Miyazaki dont notamment Le vent se lève (respect), des films de Mamoru Hosoda comme Les enfants loups, Ame et Yuki (double respect) mais aussi sur des films Disney comme le remake live d’Aladdin de 2019 (triple respect, même si film en lui-même…sans commentaire). Elle évoquait, au cours de sa conférence, les deux révolutions qui ont secoués l’animation japonaise en long et en large, à savoir le passage du celluloïd au numérique au niveau de la production des séries animés, mais aussi celle, plus méconnue, du dessin sur papier vers le dessin à la tablette graphique, qui s’est faite progressivement au fil des années, avec certains animateurs, d’ailleurs, qui travaillent toujours sur support papier, notamment les plus reconnues. C’était très passionnant, et je note que du côté de Jonetsu, les responsables ont bien pris le soin, avec pédagogie, y compris pour ceux qui arrivaient dans un second temps, d’informer le public de ne pas prendre de photos ou de vidéos de la conférence, pour des mesures de confidentialité bien évidemment.

Qui dit convention dit aussi karaoké bien entendu, et votre serviteur s’est bien évidemment prêté au jeu, pour le plus grand désespoir de ces cordes vocales bien fragilisées au bout de trois chansons chantés comme une casserole sur le stand tenu par l’association Animaniak. Désolé, mais c’est le jeu ma pauvre Lucette, et je m’excuse auprès des exposants qui m’auraient entendu leur casser les oreilles, tant la proximité entre ce stand d’activité, et les stands commerciaux et bénévoles, étaient sans doute trop proche, et c’est là sans doute la chose où Jonetsu mériterait de faire des progrès, sans aller dans les dérives de conventions qui interdiraient désormais aux stands l’utilisation de micros et d’enceintes sans aucune exception et sans possibilité de trouver des solutions alternatives. Heureusement, ils y avaient aussi d’autres choses, notamment un quizz des logos de séries animées qui m’a beaucoup amusé (forcément, vu que c’est mon groupe qui a gagné hihihi).
Et c’est sur cela, qu’à 18H30, tel un pauvre cowboy solitaire loin de chez soi, je repris la route vers mon appartement, pour un repos bien mérité après une journée si sympathique, si dense, et si riche en rencontres et en discussions, auquel je repensais, tandis que le RER B m’emmenait, lentement mais sûrement, mais toujours aussi bondé, loin des vastes plaines fertiles de Bourg-la-Reine qui, naguère, fut le théâtre d’un évènement formidable auquel j’avais pu assisté.
III. Bilan de Jonetsu. Recommandes-tu cette convention ?
Ce serait mentir si je vous disais que j’ai détesté cette convention et que je ne vous la recommande pas, bien au contraire, ça vaut largement le détour, et si comme moi, vous appréciez ce type de convention, allez-y sans hésiter, vous ne le regretterez pas. Cela dit, comme je vais le préciser plus loin, je crois qu’il ne faut pas avoir de fausses attentes sur celle-ci, même si vous serez sans doute très surpris des belles choses qu’elle propose.
Déjà une première crainte que j’avais, et qui a été vite dissipé, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Il y a les conférences bien sûr, et pour un public curieux et attentif, bien évidemment que cela vaut le coup, surtout avec des intervenants qui viennent, pour certains, du Japon ou d’ailleurs spécialement pour l’évènement, et avec qui c’est toujours appréciable d’entendre leur érudition et leur connaissance du sujet dont il est question. Je pourrais vous citer Aya Suzuki, étant donné ce que j’ai dit plus tôt, mais nulle doute que lors de sa conférence, Yoshihiro Miyajima a donné des information intéressantes concernant la gastronomie dans l’animation japonaise, ainsi que sur la série qu’il a dirigé, Dungeon Meshi. Bien entendu, les conférences ne sont pas le seul élément pour lequel vous devriez venir à Jonetsu, d’autant qu’elles sont rediffusés en ligne pour certaines. Non, si il faut venir, c’est aussi pour les associations comme Forum Thalie, Animaniak et d’autres qui organisent des petites activités destinés aux plus d’otaku d’entre vous, et qui à mon avis, valent largement le coup du déplacement, ne serais-ce que pour s’amuser entre passionnés d’animation japonaise. Quitte à chanter comme des casseroles ? C’est un pas que je ne franchirais pas, au risque d’attiser la pluie et le tonnerre comme l’a fait l’évènement semble-t-il…

En ce qui concerne par contre l’étroitesse des locaux, c’est un problème qui se pose, mais dans une certaine mesure seulement. En effet, au vu du nombre de visiteurs qu’accueille encore la convention, celle-ci reste relativement gérable et il reste assez facile de se déplacer un peu partout, particulièrement en début de matinée et vers la fin de journée, les deux salles restant parfaitement adaptés à l’accueil du public. De plus, on peut noter que les différents stands des créateurs et des éditeurs cohabitent plutôt bien au sein de la même salle qui leur est dédiée et ne se vampirisent pas les uns par rapport aux autres. Toutefois, en ce qui concerne l’espace d’activité par rapport au reste, c’est une autre histoire. En effet, lorsque les stands réalisent des karaokés en public, avec les personnes qui chantent, plus personne n’arrive à s’entendre, tout du moins au niveau des stands les plus proches de ceux-ci, est assez désagréable, et nuit parfois à l’attractivité de l’évènement par sa durée, même si c’est loin d’être le cas cela dit sur l’ensemble de la journée. C’est sans doute là un point sur lequel Jonetsu pourrait potentiellement faire des améliorations, en ouvrant une salle dédié uniquement aux activités comme le karaoké si besoin est, afin de ne déranger personne, même si je comprends que ce soit compliqué.
Par contre, pour ce qui est des discussions entre passionnés, il faut reconnaître que Jonetsu mérite véritablement son slogan de « convention de la PASSION ». Les personnes du staff technique sont sympathiques, à l’écoute des soucis que peuvent avoir les visiteurs, tout en sachant faire respecter les règles élémentaires pour permettre que tout se tienne parfaitement, et de permettre à tous, visiteurs, invités comme aux exposants d’y trouver leur compte. Il est clair que l’association qui s’occupe de l’évènement, Nijikai, ont beaucoup appris des conventions précédentes, et sait ce qui a marché, et au contraire, ce qui ne marche pas et qu’il faut corriger. C’est grâce à eux sans aucun doute que Jonetsu est ce qu’elle est aujourd’hui, une convention sympathique, avec des invités de marques, ces emblèmes (le fameux sandwich au poulet que j’ai raté), et des visiteurs sympathiques. C’est justement ce que j’ai fait, en profitant entre les conférences et durant l’après-midi pour discuter avec ces habitués de Jonetsu et d’autres qui venaient pour la première fois, et avoir leurs retours, pour la plupart assez positifs, notamment sur le confort par rapport à d’autres conventions, le fait de pouvoir sortir quand ils veulent en gardant leur bracelet, le fait d’avoir des lieux de lectures et de repos entre deux conférences très techniques, etc…

Cela étant, Jonetsu, malgré ces nombreux points forts que j’ai cité plus tôt, n’est définitivement pas une convention de grande envergure et cela se remarque sur deux points en particulier. Premièrement, ce n’est clairement pas un espace commercial avec des km² de stands qui vous vendent des goodies, tout est dans une salle, et forcément, on n’y trouve pas tout. Point positif cependant, Jonetsu essaie de varier les artistes qui viennent, en privilégiant sur les stands d’artistes ceux qui proposent des choses originaux. J’ai cru comprendre également, d’après les infos que j’ai pu avoir à ce sujet, que les organisateurs n’invitent plus forcément des artistes habitués ou étant présent de longue date sur la convention, pour permettre un roulement au fil des ans avec des nouveaux venus, ce qui me semble très positif comme démarche, mais témoigne de choix et de contraintes nécessaires pour pouvoir accueillir de nouveaux artistes chaque année. Au cours de mes escapades, j’ai pu aussi noter que seul le stand Hobby Addicts propose des produits sous licence de franchises d’animés connus, Jonetsu ayant apparemment veillé à être vigilant sur les produits contrefaits, ou ceux générés avec de l’intelligence artificielle, tout en privilégiant des artistes avec de l’originalité, comme dit plus tôt. La taille modeste de la convention transparaît également dans l’organisation des conventions, qui se limitent bien à quatre par jour, se déroulant chacune à la suite les unes des autres dans la même salle, avec des pauses allant de cinq minutes, le temps de faire la bascule pour la conférence suivante, à une heure lors de la pause du midi, afin de permettre une pause bien mérité aux équipes techniques chargés des conférences. Tout ces aspects-là sont forcément à prendre en compte si vous comptez aller à cette convention à l’avenir, car si aucune conférence ou aucune activité (qui sont renseignées antérieurement sur le site) ne vous intéresse, ou que les travaux des artistes que vous voyez ne vous plaît pas, ça peut aussi arriver, la convention risque forcément de vous désintéresser. Pour ma part, sauf si vous souhaitez assister à toutes les conférences (qui je le rappelle, sont rediffusés sur YouTube), venir une journée peut être suffisant pour faire tout ce que vous souhaitez, et vous ne perdrez rien par rapport à venir sur deux journées.
Conclusion
Ainsi, face aux conventions plus grandes et plus développés, Jonetsu fait office de petit poulet poucet au potentiel intéressant. Certes, la convention présente encore des caractéristiques qui témoigne d’une ambition qui reste encore limité par les moyens alloués, mais les conférences, les activités proposés et les stands artistes et éditeurs présents témoigne d’une ambition et d’un pari de l’explication et de la pédagogie qui fonctionne parfaitement et qui trouve son public. Son placement géographique aide bien sûr à rendre tout cela propice, cela dit, c’est aussi la force de Nijikai d’avoir fait de sa convention un rendez-vous majeur pouvant intéresser en dehors de la sphère parisienne, votre serviteur étant sans doute la meilleure preuve, même si, avouons-le, je n’ai pas fait le déplacement que pour la dédicace de Yoshihiro Miyajima même si je suis aussi un peu venue pour ça, on va pas se cacher. J’ai hâte en tout cas de suivre les progrès que fera cette convention à l’avenir, et je ne suis pas contre revenir éventuellement l’année prochaine, si mon agenda me le permet, après tout, qui de mieux qu’un passionné pour venir chez des passionnés ?

Voilà, c’est tout pour cet article. Je remercie Jojo tout court, membre de l’association Nijikai pour m’avoir vendu recommandé l’évènement, ce qui m’a donné envie d’en savoir plus. Je salue également l’équipe de la convention qui s’est occupé du site internet, et que je remercie pour les précieuses informations qui ont été renseignées dessus, notamment dans la partie concernant le kit presse et les ressources visuelles, qui m’ont permis d’agrémenter ce site d’autres choses que de mes photos personnelles faites sur mon smartphones (pas toujours de très bonne qualité qui plus est). Je remercie également mes relecteurs habituelles, qui font la chasse à l’orthographe avant la publication, et je vous dit à la semaine prochaine sur ce blog, pour une petite surprise qui ne manquera pas de faire plaisir aux fans de shōjo et de doublages, et qui retrouvera les chemins escarpées de ma ligne éditoriale habituelle.

2 commentaires
Elsental
Pétard, j’ai raté Pierre Bancov bouhouhou… J’ai beaucoup de respect pour cet homme qui a traduit en français mon VN préféré. J’ai même chez moi les versions physiques qu’il avait produites au début !
Je m’étais immaginé l’année dernière de m’essayer à Jonetsu cette année… Mais j’ai raté le coche. Ton témoignage préserve bien la curiosité que j’ai déjà sur cette convention.
UniversJB
C’est clair que si tu es fan de VN, c’était une conférence à ne surtout pas manquer. Après, comme je l’ai dit dans l’article, ces dernières seront rediffusés sur YouTube ultérieurement si tout se passe bien, donc tu peux toujours prendre ton mal en patience en attendant x)